Quand vint le jour où les compagnies d'archers ne furent plus appelées à rendre sur les champs de bataille les services que l'on attendait d'elles, elles ne disparurent pas, elles subsistèrent tout au moins comme associations bourgeoises, moitié civiles, moitié militaires, spécialement chargées de préserver les villes du pillage, du désordre, voire de l'incendie.
Elles ne faisaient d'ailleurs en cela que continuer à jouer un rôle qui leur était dévolu depuis longtemps.
Très tôt ces compagnies se constituèrent en sociétés ou confréries soumises à un chef choisi par libre consentement de ses pairs, chaque société ayant ses armoiries, sa bannière, son saint patron dont la fête était célébrée avec pompe.
Chaque sociétaire était tenu de prêter serment lors de son entrée. Ce serment est presque partout identique et fixé par les statuts. L'archer s'obligeait à respecter les ordonnances, à contribuer aux frais d'entretien, à assister aux cérémonies religieuses, à accompagner les confrères défunts à leurs obsèques, à secourir naturellement les vivants en cas d'outrage ou de difficulté.
En Flamand le mot "guilde" est synonyme de "serment". Des documents révèlent l'établissement de confréries au début du XII ème siècle.
Chaque compagnie avait son étendard qui la précédait dans toutes les cérémonies et réceptions officielles.
En ce qui concerne l'uniforme, plusieurs ordonnances ou édits royaux ou seigneuriaux essayèrent de le fixer, ce qui amena Louis XV à promulguer une ordonnance par laquelle il y aurait dans tout le royaume un uniforme unique.
Promulgation en 1786, conformément à une ordonnance royale, de nouveaux statuts très précis, réglementant l'organisation de ce corps (sa police, sa discipline, ses devoirs, sa livrée).
La tradition rapporte qu'autrefois, à Soissons, les reliques de Saint Sébastien auraient été apportées de Rome sous Charles le Chauve. Et que l'abbé de Saint Médard de Soissons serait juge souverain et grand maître de la société des Chevaliers du noble jeu d'arc établi dans tout le royaume.
Cette autorité est contredite par ordonnance royale du 14 juillet 1738, indiquant qu'il appartenait au roi seul d'ériger des compagnies d'officiers qui puissent s'assembler légitimement, et se mettre sous les armes. Ce qui n'empêcha pas d'ailleurs le prieur général de Saint Médard de Soissons d'écrire le 4 juillet 1766 "La Colonelle" de tous les nobles Jeux de l'arc de France réside à Soissons, et elle subsiste depuis mille ans au chef-lieu qui est l'abbaye royale de Saint Médard.