NOTIONS SUR L'HISTOIRE DE LA CHEVALERIE D'ARC

LES FRANCS ARCHERS

C'est aux milices communales et à leur organisation qu'il faut faire remonter l'origine des plus anciennes confréries d'archers et d'arbalétriers, à qui l'on faisait prêter serment de loyauté.

Charles VII, par ordonnance royale du 26 avril 1448 donna à ces milices devenues des francs archers, des règlements uniformes. Leur nom leur vient de l'exemption en franchise qui leur était accordée de payer gabelle, aides, etc.

Une ordonnance royale de 1469 organisa un effectif de 16 000 francs-archers pour tout le royaume.

Les francs-archers sont mal vus de la population pour leur insubordination, leur insolence, etc. En général ils sont recrutés parmi les plébéiens et sont étrangers à l'art militaire.

Par un acte décisif du 24 décembre 1525, François 1er supprime les francs-archers et leurs privilèges.

CONFRERIES, GUILDES ET SERMENTS

Quand vint le jour où les compagnies d'archers ne furent plus appelées à rendre sur les champs de bataille les services que l'on attendait d'elles, elles ne disparurent pas, elles subsistèrent tout au moins comme associations bourgeoises, moitié civiles, moitié militaires, spécialement chargées de préserver les villes du pillage, du désordre, voire de l'incendie.

Elles ne faisaient d'ailleurs en cela que continuer à jouer un rôle qui leur était dévolu depuis longtemps.

Très tôt ces compagnies se constituèrent en sociétés ou confréries soumises à un chef choisi par libre consentement de ses pairs, chaque société ayant ses armoiries, sa bannière, son saint patron dont la fête était célébrée avec pompe.

Chaque sociétaire était tenu de prêter serment lors de son entrée. Ce serment est presque partout identique et fixé par les statuts. L'archer s'obligeait à respecter les ordonnances, à contribuer aux frais d'entretien, à assister aux cérémonies religieuses, à accompagner les confrères défunts à leurs obsèques, à secourir naturellement les vivants en cas d'outrage ou de difficulté.

En Flamand le mot "guilde" est synonyme de "serment". Des documents révèlent l'établissement de confréries au début du XII ème siècle.

Chaque compagnie avait son étendard qui la précédait dans toutes les cérémonies et réceptions officielles.

En ce qui concerne l'uniforme, plusieurs ordonnances ou édits royaux ou seigneuriaux essayèrent de le fixer, ce qui amena Louis XV à promulguer une ordonnance par laquelle il y aurait dans tout le royaume un uniforme unique.

Promulgation en 1786, conformément à une ordonnance royale, de nouveaux statuts très précis, réglementant l'organisation de ce corps (sa police, sa discipline, ses devoirs, sa livrée).

La tradition rapporte qu'autrefois, à Soissons, les reliques de Saint Sébastien auraient été apportées de Rome sous Charles le Chauve. Et que l'abbé de Saint Médard de Soissons serait juge souverain et grand maître de la société des Chevaliers du noble jeu d'arc établi dans tout le royaume.

Cette autorité est contredite par ordonnance royale du 14 juillet 1738, indiquant qu'il appartenait au roi seul d'ériger des compagnies d'officiers qui puissent s'assembler légitimement, et se mettre sous les armes. Ce qui n'empêcha pas d'ailleurs le prieur général de Saint Médard de Soissons d'écrire le 4 juillet 1766 "La Colonelle" de tous les nobles Jeux de l'arc de France réside à Soissons, et elle subsiste depuis mille ans au chef-lieu qui est l'abbaye royale de Saint Médard.

TRADITIONS OCCIDENTALES

Avec la révolution de 1789 la dissolution des compagnies fut décidée. L'assemblée législative prononça par décret du 13 juin 1790 la suppression de tous les corps de milice bourgeoise, d'archers, etc., et l'incorporation des permanents dans la garde nationale (les biens, titres et documents devant être remis entre les mains des municipalités). La vitalité de quelques-unes de ces sociétés était telle que nous les revoyons réapparaître peu d'années après. Le véritable mouvement de rénovation commença en 1804, sous le règne de Napoléon 1er.

Les compagnies reprirent les règlements anciens qui se ressemblaient, mais aucun n'est comparable aux "règlements généraux de 1733" qui ont été édictés le 29 novembre, par Monseigneur Charles Arnaud de Pomponne, abbé commanditaire de l'abbaye de Saint Médard les Soissons.
 
 
In Charte établie par le Conseil de la Ronde des Familles d’Ile de France (mise à jour 2011)